La collecte nette sur le fonds euro est portée principalement par une augmentation de la collecte brute (plus de 10 milliards d’euros en février et en mars versus une moyenne mensuelle de 7,5 milliards en 2023). Les volumes de rachat des premiers mois de l’année sont comparables à ceux observés en moyenne en 2023.
Le fonds euro : retour sur le devant de la scène
Selon les chiffres que vient de publier France Assureurs, le niveau des cotisations s’établit à 48,2 Md€ au premier trimestre, porté par une intensification de la collecte sur les 3 premiers mois de l’année. Ce redressement se fait particulièrement sentir sur le fonds euro, dont la collecte brute atteint des niveaux non observés depuis des années. Les cotisations ont ainsi progressé de près de 15% par rapport à la même période de l’année dernière. La dynamique provient à la fois des supports UC (+12%) et surtout du fonds euro (+16%).
Sur le seul mois de mars, les cotisations progressent de 7%, à 15,7 milliards d’euros. Après un bon mois de janvier, les UC marquent le pas avec une baisse de 8% des cotisations en mars. Le fonds euro bénéficie d’une collecte en hausse sur les trois premiers mois de l’année. Cette hausse atteint 17% pour le mois de mars. Une tendance qui s’inscrit dans un contexte de redressement du rendement pour le fonds euro.
Un léger infléchissement du taux de prestations en mars
Pour ce premier trimestre de 2024, les prestations s’élèvent à 39 milliards d’euros, un niveau comparable à la même période en 2023. Le taux de prestations moyen du premier trimestre de 2024 s’établit à 8,3 %. Le taux de prestation connaît une légère diminution en mars, en lien avec une légère baisse des rachats.
Une collecte nette en hausse sur le fonds euro et les UC
Sur l’ensemble des supports, la collecte nette s’établit à 9,3 milliards d’euros sur le premier trimestre. L’augmentation et le niveau important de la collecte brute de ces derniers mois sont à l’origine d’une augmentation de 6,5 Md€ par rapport à la même période en 2023.
L’amélioration se fait sentir aussi bien sur les supports en UC que sur le fonds euro.
Sur les supports UC, la collecte nette ressort à 2,6 milliards d’euros. Et pour la première fois depuis novembre 2021, la collecte nette sur le fonds euro est positive, à +0,9 milliard.
Pour les supports euro, la décollecte nette revient ainsi à -2,3 Mds d’euros sur le premier trimestre contre -6,8 milliards d’euros à la même période l’année dernière.
Portés par le niveau des cotisations et par la bonne tenue des marchés financiers, les encours des contrats d’assurance vie en cette fin de premier trimestre s’établissent à 1.965 milliards d’euros, le plus haut niveau jamais enregistré.
A noter également une hausse de 27% des encours des fonds eurocroissance, par rapport à mars 2023.
Ces évolutions s’inscrivent dans un contexte financier favorable, marqué par la bonne tenue de l’indice CAC40 (+8,8% sur les trois premiers mois de l’année), la baisse des taux longs (le TEC10 s’établit à 2,81% en moyenne sur le premier trimestre 2024 contre 2,84 % en moyenne au premier trimestre 2023) et le recul de l’inflation (2,8% pour l’IPC sur les trois premiers mois de 2024 vs 6% sur la même période de 2023).
Assurance vie : le poids des UC en retrait en mars
Le regain d’intérêt pour le fonds euro induit une baisse de la part des UC dans les cotisations brutes. C’est particulièrement vrai en mars, avec une confirmation du redressement du fonds euro et des supports UC qui marquent le pas.
Le taux d’UC dans les cotisations brutes ressort ainsi à 35% en mars et 39% pour le premier trimestre, contre 41% en 2023.
Evolution du modèle UC/CAC 40
L’évolution de la collecte brute en UC est toujours très corrélée à celle du CAC40. Le coefficient de détermination atteint 95% en tenant compte des dernières données actualisées à fin mars 2024 (CAC40 et GWP UC).
Cette mise en perspective permet de valider le comportement des épargnants qui suivent les performances boursières impactant le rendement des UC, pour investir dans ce type de supports risqués. Cela contredit en particulier les hypothèses économiques traditionnellement admises selon lesquelles l’investisseur rationnel investit lors des phases baissières des indices boursiers.
Au global, en ce début d’année, l’assurance-vie confirme son attractivité pour les épargnants. Sur les six dernières années, le taux de croissance moyen des cotisations cumulées à l’année est positif à 3 %. Une tendance cohérente avec la croissance de 4 % observée entre 2022 et 2023. La tendance est similaire du côté des encours où le taux de croissance moyen, sur les six dernières années, de ces derniers cumulés à l’année s’établit à 2% (+3% de 2022 à 2023). Reste à savoir si le regain d’intérêt pour le fonds euros, à la faveur du redressement des rendements observé cette année en lien à la fois avec la remontée des taux d’intérêt et les efforts des assureurs pour servir un taux plus attractif, se confirmera dans les mois à venir.