Plus complexes, dans un calendrier resserré, les reportings à l’ère d’IFRS 17 et de Solvabilité 2 remettent au coeur des préoccupations les enjeux de Fast close.
Le raccourcissement continue de leurs délais mais aussi les évolutions prudentielles et comptables du secteur poussent en effet aux limites de l’exercice, y compris chez les acteurs les plus avancés en la matière. Au-delà des chantiers d’automatisation pour gagner en rapidité, c’est bien la fiabilité des informations qui nourrissent les reportings et la maîtrise de la communication financière qui sont en cause.
Jusqu’où estimer sans remettre en cause la qualité ou la charge de travail ? Comment favoriser la convergence des calculs et process entre normes françaises, IFRS et S2 ? Quels leviers actionner pour favoriser une amélioration continue et efficiente des délais de clôture ? Quels outils mettre en place pour répondre aux nouvelles exigences réglementaires ?
Pour aborder ces questions, nous avons accueilli :
- Marion Aubert – Directrice performance et risques, Natixis Assurances Métier Non Vie
- Thierry Ivens – Directeur de la comptabilité, Klésia
- Sophie Le Berre – Directrice technique et comptable, Groupama Gan Vie
- Renaud Mesnard – Directeur en charge de la comptabilité multinormes, Generali
- Phuong-Lan Murie – Consultante experte en comptabilité d’assurance, SeaBird
Les débats étaient animés par François Maillard, Manager associé, SeaBird.
En quoi le Fast close Phase II est-il différent du Fast close Phase I ?
Avec le raccourcissement des délais des reportings réglementaires, le calendrier de production des comptes et des reportings est chamboulé. Il ne s’agit plus seulement de travailler vite mais de travailler différemment pour assurer la production des comptes dans les différentes normes en parallèle et non plus en séquence. Anticiper devient une nécessité et la prochaine entrée en vigueur d’IFRS 17, qui va introduire davantage de complexité dans des délais très courts, va renforcer encore cette nécessité.
Comment repenser l’organisation pour permettre une mutualisation des méthodes de calcul entre les différentes normes ?
Les intervenants privilégient davantage la révision des process que celle des organisations, qui découlent de ces process. Mais il n’y a pas de méthode unique. Les leviers d’action identifiés sont un travail d’harmonisation des bases de données et un travail sur les reportings eux-mêmes.
Sur quels éléments est-il pertinent d’estimer ? Sur lesquels est-il préférable d’éviter ?
Les frais généraux font assez naturellement l’objet d’estimations. Concernant les flux techniques, les estimations peuvent s’appuyer sur des données statistiques et historiques qui permettent d’estimer les deux ou même trois derniers mois de l’année. Ce n’est pas le cas pour l’actif. Les intervenants s’accordent sur le fait de ne pas faire de Fast close sur les placements et encouragent à cristalliser les actifs le plus tard possible.
Quelle industrialisation des systèmes d’information ? via quels outils ?
Les réponses sont très variables selon les situations de chacun. Pour certains, le travail porte sur la convergence des SI métiers tandis que d’autres orientent leur action sur les dictionnaires de données, préalable indispensable à l’automatisation.
Comment accompagner la montée en compétences des équipes ?
La montée en compétences des équipes est un enjeu majeur : programme de formation, conduite du changement, recrutements, émergence de profils au croisement de l’actuariat et de la comptabilité. Avec l’arrivée d’IFRS 17, chaque métier doit se former.
Jusqu’où peut-on aller dans le Fast close ? et comment garder la main ?
Dans un contexte de Fast close, les méthodes de travail et d’estimation sont amenées à évoluer. L’un des participants souligne qu’il faut pousser au maximum les leviers d’action, via l’automatisation, l’alignement des modèles de données, l’anticipation et la simplification afin de limiter au strict nécessaire le recours aux estimés.
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